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Recherche scientifique et développement technologique

 

 

Recherche scientifique et développement technologique dans le projet de loi quinquennale 2006 - 2010

 

L’absence de rentabilisation des produits de la recherche et la marginalisation du potentiel scientifique ont fait que la loi précédente 98/11 sur la recherche, n’a pas permis d’atteindre 25% de ses objectifs (un financement de 0.22% du PIB et 1500 chercheurs permanents seulement ont été mobilisés).

 

Selon le rapport du forum économique mondial

 

Le nouveau projet de loi délimite les actions essentielles à mettre en œuvre pour pallier aux insuffisances de la loi précédente:

 

Développement technologique et ingénierie

L’importance du développement technologique et de l’ingénierie (DTI) dans les processus, les produits, les systèmes organisationnels n’est plus à démontrer et demeure indiscutablement le ressort principal de la compétitivité nationale et de la croissance économique. Des études réalisées dans de nombreux pays industrialisés ne laissent planer aucun doute à ce sujet. En effet, dans certains pays la contribution du DTI à la croissance économique est de l’ordre de 50 à 78%, le reste provenant de l’investissement dans le capital social et de la productivité de la main d’œuvre. Actuellement, le DTI reste le moteur premier du changement et de la restructuration économique en cours dans ces pays. L’innovation et le développement technologique continuent à créer de nouvelles entreprises et à transformer ou mettre fin aux anciennes.

 

Ce que font les autres pays

Quant aux produits de la recherche, les Américains, par exemple, affirment que l’innovation n’est pas tirée par les organismes fédéraux, mais par le dynamisme des universités et des PMI. Et pour relancer l’innovation dans les années 80, le gouvernement n’a pas injecté des milliards; il s’est contenté de lever quelques verrous structurels. C’est ainsi que chercheurs et ingénieurs de petites structures restent propriétaires de leurs brevets, même si la découverte a été financée par des moyens fédéraux.

De leur côté, entreprises et universités peuvent mener des recherches en commun sans tomber sur le coup de la loi anti-trust. Enfin, la recherche universitaire peut faire largement appel à chercheurs étrangers pour compenser le déficit de chercheurs nationaux, les jeunes, comme dans toute l’Europe, se détournant de plus en plus des carrières scientifiques et techniques.

Quant aux grandes entreprises comme IBM, elles ont renforcé leur collaboration avec les PMI qui leur apportent la plupart des idées nouvelles alors que, en France, on pense que ce sont les grandes entreprises qui tireront les PMI.

Autre exemple, plus proche, avec les Suédois qui ont une approche un peu plus similaire : les trois quarts de la recherche ont lieu dans les entreprises grâce à des liens très étroits avec les universités qui sont évaluées tous les sept ans suivant trois critères : recherche, enseignement et partenariats (commercialisation de résultats, transfert de technologies et structures communes de formation continue).

 

Pour ce faire, les actions prioritaires suivantes seront entreprises

 

 

 

Valorisation

L’innovation et le développement technologique continuent à créer de nouvelles entreprises et à transformer ou mettre fin aux anciennes. Pour :

 

La part du PIB consacrée aux dépenses de recherche dans toutes ses dimensions augmentera progressivement de 0.18% par année jusqu’en 2009 pour atteindre en 2010 l’objectif de 1% du PIB.

Années

Moyenne 1999-2004

2006

2007

2008

2009

2010

Total 2006-2010

Libellés

Dépenses relatives à l’environnement de la recherche et aux PNR

7.052

18.435

23.644

30.835

33.513

36.100

142.616

Dépenses investissement (infrastructures et grands équipements)

2.359

1.497

7.173

12.131

22.716

27.795

71.312

Total des dépenses

9.411

19.932

30.817

42.966

56.229

63.954

231.928

Produit intérieur brut

4.231.000

5.226.310

5.519.340

5.812.370

6.105.400

6.308.430

 

Ratio des dépenses de recherche R&D/PIB

0.22%

0.38%

0.56%

0.74%

0.92%

1%

 

Part du PIB consacrée annuellement à la recherche scientifique (en millions de DA)

 

 

Les mesures et actions suivantes sont à réaliser

 

 

Prévisions de la loi quinquennale

 

 

 

Potentiel scientifique dans une entreprise à capital-risque

1- Les chiffres :

 

 

2- Les structures et les incitations :

 

 

 

Prévisions de la loi quinquennale

 

 

Exemple :

Selon le professeur AOURAG de l’université de Sidi Bel Abbès, dans une interview au quotidien d’Oran (août 2005), «en 1990 les enseignants Marocains étaient moins bien payés que les enseignants Algériens. Actuellement un professeur Marocain touche un salaire équivalent à celui d’un professeur Français; ce qui a contribué à stabiliser le corps enseignant de haut niveau au Maroc». Aussi, l’Algérie dépense entre 5000 et 10000 Euros par mois, en plus des avantages sociaux pour payer des milliers d’experts étrangers, pour la plupart aux compétences douteuses, alors que les cadres Algériens ne bénéficient que 1/10 de leur salaire.

 

Actions prioritaires en relation avec l’environnement de l’entreprise.

A l’instar du Portugal et de la Tunisie des actions concrètes et urgentes doivent être entamées pour l’Algérie (dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union Européenne et celui de l’accès à l’OMC) :

  1. Redéfinition des missions et refonte des administrations économiques.
  2. Rénovation des zones industrielles.
  3. Dynamisation du champ de l’information économique et commerciale.
  4. Renforcement des structures d’appui et de services à l’entreprise (assistance technique et technologique, normalisation, qualité, audits d’acquisitions de technologies)
  5. Amélioration de la compétitivité des entreprises Algériennes (diagnostic et plans de mise à niveau…)
  6. Acquisition de nouvelles technologies (investissements technologiques prioritaires…).
  7. Renforcement des structures financières des entreprises (fonds d’aide de l’état en grande partie, aides Européennes, aides des banques implantées sur le territoire, aides de la banque mondiale…).
  8. Etablissement d’une esquisse économique à long terme (2030), tenant compte des moyens de financement disponibles jusqu’à cette échéance (en prévision des baisses éventuelles pour les entrées en devises grâce aux hydrocarbures).

Conclusion

Pour que la loi proposée puisse aboutir à des résultats concrets, il faut d’abord que les décideurs soient conscients du décalage qui commence à s’installer en matière de recherche-développement par rapport aux pays de la région et donc des conséquences néfastes sur le rôle stratégique futur du pays. Il est donc urgent que les mentalités s’adaptent à ce contexte et qu’alors des décisions courageuses d’ordre organisationnel, humain et financier, suivies de mesures incitatives en rapport avec celles des pays voisins, soient prises pour développer la recherche dans notre pays.

Référence

Loi n° 99-05 du 18 Dhou El Hidja 1419 Correspondant au 4 avril 1999 portant loi d’orientation sur l’enseignement supérieur modifiée et complétée